[Fr] Festival Panoptica (Belgique)

panoptica

Au mois de Novembre se déroule la 4° édition du festival electronica Panoptica, organisé par une poignée de passionnés à Liège en Belgique. Entretient avec l’un d’eux, Raphaël alias plic:-:ploc, activiste de l’association Panoptic et dj à ses heures.

D’où est venu l’idée de faire un festival et pourquoi ?

Depuis plusieurs années, nous animions une émission radio dédiée aux musiques électroniques. Inviter les artistes dont nous aimons la musique mais qui jouent rarement (voire jamais) dans les environs, telle était notre envie initiale. Proposer un évènement original et sincère, axé sur la découverte et animé par la passion.

Quel est le concept du festival Panoptica ?

Le festival propose une programmation passionnée de concerts de musiques électroniques accompagnés de projections visuelles (photographies, courts-métrages, vjs). Nous programmons des lives électronica au sens large (idm, braindance, ambient, influences hip-hop, minimal techno,…). Divers “stands” offrent aussi une certaine visibilité à des labels ou disquaires locaux. Nous essayons d’offrir aux artistes et visiteurs les meilleures conditions. Le tout pour un prix abordable.

Comment cela c’est passé pour la première édition ?

La programmation de la première édition n’a pas été trop difficile car nous avons principalement contacté des artistes que nous avions déjà rencontrés, par exemple lors d’interviews dans le cadre de festivals étrangers. Trouver des fonds fût difficile, d’ailleurs la recherche de subsides est encore à l’heure actuelle compliquée, longue et rarement concluante. Le budget du festival reste fragile et les tickets d’entrées et le bar constituent la partie la plus importante de nos rentrées. Le festival a failli ne jamais avoir lieu par manque de salle à Liège, mais nous avions trouvé un peu par hasard le musée de la métallurgie, qui a bien voulu nous accueillir les deux premières années. Jusqu’à deux mois avant le festival, il n’était pas certain qu’il allait avoir lieu pour toutes ces raisons.

Comment se sont déroulées les éditions précédentes ?

Le festival connaît un succès relativement constant. Le public est content des artistes proposés et de l’atmosphère à la fois décontractée et festive de la soirée, et nous avons un public de fidèles. Une partie importante de notre public vient d’autres villes de Belgique mais aussi de l’étranger, la ville de Liège étant bien située par rapport à Maastricht, Eindhoven, Lille, Cologne, … Ce succès nous a poussé à changer d’endroit après deux éditions, et nous organiserons pour la deuxième année consécutive le festival dans un espace plus grand et mieux équipé.

L’édition 2005 : Qui viens jouer, où cela va se passer et pourquoi le choix de ce lieu, les nouveautés (musicales, visuelles ou autre), ce que vous avez souhaiter mettre en avant cette année, etc…

La programmation de cette édition n’est pas encore complète. À l’heure actuelle, Apparat, Solvent et Intricate sont confirmés. Il n’y a pas de thème particulier pour cette année, la programmation reflète nos goûts du moment.

Comment trouvez vous les artistes ?

Nous écoutons beaucoup de musique (via les magasins de disques spécialisés, la médiathèque, ou les sites internet) et nous tombons régulièrement sous le charme d’un disque. Nous avons aussi nos artistes favoris depuis des années. Il s’agit alors souvent de contacter les artistes directement, par e-mail, et de leur expliquer notre démarche.

Combien de spectateurs en moyenne, et combien de personnes sont attendues cette année ?

En moyenne, on compte entre 500 et 600 entrées en une nuit. On attend au-moins autant de monde cette année, en particulier après le succès artistique et technique de l’édition précédente.

En quoi vous différenciez vous des autres festivals électronica ?

Plusieurs festivals européens existent dans ce style mais les choix de programmation sont différents, ils ne combinent pas tous musiques et visuels, certains privilégient les sets dj alors que nous proposons presque uniquement des lives, etc. Notre programmation est peut-être aussi un peu plus pointue et orientée sur la découverte d’artistes peu connus mais nous gardons en tête que les gens ont envie de s’amuser. C’est pourquoi nous proposons 1 ou 2 lives calmes ou expérimentaux en début de soirée et progressivement plus rythmés et dansants. En une nuit, nous traversons plusieurs tendances musicales et visuelles.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Le dimanche matin ensoleillé suivant la dernière édition, après avoir tout rangé et sans avoir dormi, où je suis allé acheter des pains au chocolat pour ISAN, le duo anglais qui était hébergé chez moi. Ou encore la soirée passée avec Herrmann & Kleine (Morr Music / City Centre Offices) et Jake Mandell (Force Inc. / Tigerbeat6) dans une maison de campagne le lendemain de la première édition, à regarder des épisodes de Futurama ou à partager de la musique. En tant qu’organisateur, il est assez difficile de profiter de la soirée car il y a toujours des petites choses à faire, mais plusieurs concerts nous ont fait frissonner. Les visiteurs qui nous interpellent pendant la soirée ou des semaines après pour nous remercier d’avoir invité tel groupe, cela fait plaisir.

Comment souhaiteriez vous voir évoluer le festival Panoptica ?

Nous pourrions étendre le festival et l’organiser plusieurs jours, dans plusieurs lieux. L’idée d’organiser régulièrement des sessions dans des salles de cinéma ou de théâtre est aussi dans notre tête depuis longtemps et pourrait compléter le festival. Organiser un tel évènement en plein air nous plaît aussi, comme le font les Siestes Électroniques à Toulouse, mais la météo est plus fragile ici en Belgique. Nous aimerions aussi avoir les moyens de proposer aux artistes de se rencontrer et travailler ensemble au préalable quelques jours pour renforcer la collaboration entre musiques et visuels. Et si les pouvoirs publics nous soutenaient davantage, pourquoi pas proposer tout cela gratuitement au public ?

C’est quoi la recette d’un bon festival selon vous ?

La passion et la motivation d’abord (des organisateurs mais aussi des artistes), une programmation pointue et originale qui attire les curieux mais qui reste accessible pour tous, une attention pour l’atmosphère de la soirée, des prix pas trop élevés et une promotion large (affiches, flyers, sites internet, médias nationaux et internationaux).

Avez vous des activités parallèles qui se rapportent à l’univers musical ?

Avec deux membres de l’asbl, je programme une émission radio hebdomadaire nommée “Panoptica FM“. Tous les dimanches de 22h à minuit, nous proposons deux heures d’électronica et toutes ses variantes. L’émission est rediffusée sur http://www.48fm.com/ tous les lundis de 22h à minuit et les vendredi de 18h à 20h. Nous participons aussi régulièrement à des soirées où nous aimons proposer une programmation électronique pointue ou éclectique selon les occasions. Personnellement j’ai aussi un site web où je partage de temps en temps des sélections ou mixes, et où j’expose aussi des photos (notamment de concerts) : http://plicploc.org/

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